Lettre à mon coeur

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Oh, cher cœur, pardonne-moi de te faire encore souffrir

Je ne pensais pas à mal, je voulais juste rire,

Et j’étais si loin de penser que ces éclats me briseraient.

Pardonne-moi d’y avoir cru encore,

Pardonne-moi mais tu sais, c’était si fort…

Pardonne-moi mon insouciance,

Pardonne-moi surtout de lui avoir fait confiance.

 

Je sais, cher cœur, que tu battais en sourdine,

Que tu flottais tranquille, anesthésié dans ma poitrine,

Que tu appréciais ces années de volcan endormi

Ne plus aimer, ne plus souffrir, c’était si bien cette vie.

De toutes les flèches dont tu es percé

De tous ces deuils que tu as dû endurer

Ami, amant, enfant, que tu as dû enterrer

Après ces déchirements qui t’ont essoufflé,

Tu n’avais plus de larmes pour pleurer.

J’ai voulu bien faire et te protéger,

Je t’ai jeté un sort, je t’ai enveloppé,

Abrité, enfermé, oublié, nié.

 

Pardonne-moi, cher cœur, d’avoir voulu changer,

Te réveiller, te sentir tambouriner et vibrer.

Je ne pensais pas que ce serait si cruel,

De battre à nouveau, d’aimer de manière si réelle,

Et retomber plus bas, plombée dans mes deux ailes.

C’était une magie qui t’a gonflé comme une bulle de savon,

Une folie, les milliers de couleurs de toutes les saisons,

Tu as vibré, tu as frémi, aimé et tressauté

Avant de, lamentablement, te briser.

 

Mais je te promets, cher cœur, que cette fois-ci est la dernière.

Je ne veux plus aimer, jamais plus, sur cette Terre.

Tu vas te rendormir, battre doucement en sourdine,

Mourir d’exister paisiblement, au fond de ma poitrine.

Nous vivrons main dans la main,

Moi si sensible, insensible au chagrin,

Toi si fragile, battant peut-être, mais en vain.

Et éventuellement un jour quand je l’aurai oublié

Alors ce jour-là, tu pourras me pardonner.

 

Lily B. FRANCIS

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0 Replies to “Lettre à mon coeur”

  1. Elisa dit :

    Très émouvant, merci pour le partage 🙂

  2. Poison_was_the_cure dit :

    Très bel écrit, “celui qui se résout ne renonce pas il se délivre” (Szalewa) ou “à l’amour qu’il m’a laissé et dont je ne savais trop quoi faire…”

    1. Merci beaucoup…

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