Tome 3 – Graine d’idée plantée

[Extrait]

— Je n’ai pas peur de toi.

— Ben c’est dommage, Matéo. Tu devrais…

Et là-dessus Annette se détourna.

Elle en avait assez de tous ces hommes lâches et indignes d’elles. Elle remercia le ciel d’avoir Antoine à ses côtés. Lui au moins avait toujours été honnête dans ses sentiments. Il ne cachait rien. Il pouvait lui dire qu’il l’aimait sans penser qu’il baissait les armes ou qu’il avouait une faiblesse.

Mais d’où venait cette putain d’idée que dire je t’aime c’était se dévoiler et devenir faible, comme une marionnette entre les mains de l’autre.

Lorsqu’elle disait je t’aime, elle y mettait toute sa force et tout son amour. Elle ne se sentait pas faible, mais au contraire, elle se sentait la plus forte de la Terre, portée par cet amour en elle. Et elle ne demandait rien, elle ne sous-entendait rien de plus en disant ces deux mots à voix haute. Elle disait juste à Antoine : Tu vois, tu es aimé…

Elle ne demandait certainement pas qu’il disparaisse en son amour, elle ne lui demandait pas de se tailler les veines pour elle, ou bien de n’exister que pour elle, d’oublier sa vie, ses passions, ses rêves… Elle lui disait je t’aime parce qu’elle l’aimait lui et toute la planète qu’il était, lui tel qu’il était… Pourquoi les autres pensaient qu’en disant je t’aime, ou rien qu’en aimant on pouvait disparaître, s’oublier, se fondre, se déliter, se diluer dans l’amour et dans l’autre. C’était possible de s’aimer et de rester deux êtres forts et indépendants…

Quel gâchis…

Oui, quel gâchis et quelles souffrances inutiles répandues sur Terre parce que les gens avaient peur du mot amour…

Elle cracha de nouveau par terre et secoua la tête.

— Fuck them all…

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Hello les amis,

Je suis en train de finaliser la mise en page pour le format broché du Tome 3 des Chroniques d’une princesse machiavélique (déjà en précommande sur Amazon), et j’ai survolé ce passage.

Je l’aime bien la sœur d’Agnès, je peux mettre les mots que je veux dans sa bouche, même les plus vulgaires, elle sonne toujours comme un Sage.

Elle appartient à ce petit bout de moi caché sous mes peaux. Il resurgit parfois au détour d’une réflexion ou d’une graine d’idée plantée. Son fruit prend le temps de mûrir avant de faire couler son jus amer ou sucré sur mon papier.

Je me suis déjà perdue en amour et c’est vrai que cela fait peur. Mais il paraît qu’il est possible d’aimer sans se perdre. Je dis bien, il paraît… je n’ai pas encore vérifié la théorie d’Annette.

Peut-être que l’on se perd lorsque nous ne sommes pas assez complets, suffisant à nous-même. Nous pensons alors que l’autre est là pour remplir ce manque, ce vide qui traîne en nous et creuse un sillon dans notre cœur. Ce n’est pas de l’amour, c’est du besoin, de la dépendance… c’est gluant et moche. Et souvent, ça finit mal…

Plus le temps passe et plus je pense que l’amour doit s’ajouter et non pas se soustraire. L’amour c’est la somme de deux âmes, de deux esprits, de deux cœurs, et c’est beau d’être enrichi de cette manière.

Comme dit Matéo dans le grand final : lorsqu’on aime quelqu’un on ne disparaît pas, on se révèle.

Vous l’avez compris, l’amour est le thème central de cette série (j’avais déjà écrit un petit article sur l’amour sans retour).

Agnès elle, elle s’est totalement abîmée dans son amour pour Phoebus, elle a vécu un terrible naufrage.  Elle a été engloutie et elle commence enfin dans ce tome 3 à revenir à elle. Plus que quelques jours à attendre avant qu’elle refasse surface le 16 novembre !

Si vous ne l’avez pas encore réservé, Karma est en précommande ici, sur Amazon.

Allez, je repars terminer cette mise en page papier avant que mon cerveau ne fonde définitivement.

A très vite

Lily

 

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