Ah l’amour…
Et bien oui, aujourd’hui je vais vous parler d’amour.
Je reviens d’un rendez-vous avec une ancienne collègue, que je trouvais à l’époque de notre rencontre fort sympathique. Cela faisait quelques années que nous n’avions pas pris le temps de nous retrouver, et nous avons du coup fait ainsi un gros point sur nos vies. Je lui ai donc expliqué mon récent parcours d’auteure et très intéressée, elle m’a demandée de quoi parlait mon livre Chroniques d’une princesse machiavélique.
J’ai eu un moment de pause, comme toujours, lorsque je dois expliquer le sujet de ma série. C’est tellement compliqué car c’est un livre sur les relations humaines, il est donc difficile de le résumer rapidement. J’ai tout de même simplifié et présenté mes écrits. J’ai alors expliqué que c’est un livre qui parle d’amour, d’amitié, d’honnêteté dans l’amitié, de la jalousie, de la rancœur, des retours des actions égoïstes, de l’obstination dans l’amour, et plus particulièrement de l’amour sans retour.
Si vous n’avez pas lu mon livre, je vous explique : Agnès est amoureuse depuis 7 ans de son meilleur ami. Au-delà du fait qu’elle tente par des moyens machiavéliques de le séduire, je voulais surtout soulever la question suivante : doit-elle se déclarer et se libérer égoïstement de ce poids en sachant qu’elle va perdre son meilleur ami ? Doit-elle se taire à jamais et tenter de l’oublier ? En clair, faut-il être égoïste en amour ou pas ? Faut-il rester en souffrance dans le silence ? Faut-il se libérer et accepter le changement radical que cela suppose sur un groupe d’amis soudés ?
Oui mon livre parle d’amour sous toutes ses formes, dans sa forme absolue et douloureuse, dans sa forme magnifique et authentique. Bien sûr pour l’instant, la série n’est pas complète puisque les tomes 3 et 4 qui scellent les destins d’Agnès, Phoebus et Esméralda ne sont pas encore sortis, donc les lecteurs n’ont encore qu’une vision tronquée de l’ensemble.
Après cette description sommaire, mon ancienne collègue me regarde longuement et affirme :
— L’amour sans retour n’est pas de l’amour. L’amour n’existe qu’entre deux êtres qui le partagent et se le rendent.
Alors là… j’avoue que je suis restée sans voix.
Et comme toujours je me suis mise à réfléchir, mon cerveau actif et torturé ne résistant jamais à l’analyse.
L’amour sans retour n’est pas de l’amour… l’amour sans retour n’est pas de l’amour. Comment peut-elle dire cela ? Bien sûr, l’amour sans retour ne brille pas de mille feux, ne s’épanouie pas au soleil, il n’y a pas de papillons volant dans les regards échangés, pas de restaurants ou de ciné à deux, pas de longues étreintes, pas de murmures, pas de mots d’amour… bien sûr, il manque la légèreté au cœur et les étoiles dans les pensées…
Mais pourtant…
Mais pourtant il me semble que j’ai aimé… Tous les symptômes étaient présents. Le feu brûlait dans mon corps, les papillons virevoltaient dans mon ventre, mon cœur battait fort dans ma poitrine, et s’il n’était pas toujours léger car souvent plombé par cette absence, par ce douloureux manque parfois amer parfois sucré, à d’autres moments il s’envolait comme une bulle de savon porté par l’espoir, porté par son nom. Il ne m’a rien murmurée, mais les mots d’amour je les ai murmurés pour deux…
Oui, il me semble que j’ai aimé, et il me semble que toutes les Agnès que je connais me parlaient d’amour en me parlant de leur moitié espérée.
Sinon, c’est quoi tout ça dans le cœur ? De l’espoir ? Du fantasme ? De la folie ? Une projection de quelque chose, de quelqu’un ? Un sentiment bancal, estropié, comme avorté, qui ne ressemble à rien ?
D’accord, si l’amour sans retour n’est pas de l’amour, où vont toutes les pensées de celles et ceux qui espèrent ? Je ne veux pas croire qu’elles errent comme ça dans le ciel pour se perdre, fondre et disparaître… ? Quelle image terrible, désespérée. Non, je veux croire que j’ai aimé.
Tout cela, bien sûr je l’ai pensé en une ou deux secondes. J’ai tenté d’expliquer à mon ancienne collègue ma vision de l’affaire, mais rien. Elle n’a rien voulu entendre ou comprendre. Je pense qu’en réalité elle doit faire partie du nombre restreint de personnes qui ont toujours été aimées.
Je l’ai quittée en lui souhaitant sincèrement de ne jamais vivre le calvaire d’Agnès.
With love,
Lily
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