Hello chers amis et lecteurs…

Ouah… comme on le dit, it’s been a while! J’espère que vous allez bien et que depuis mon dernier billet sur ce blog, en juillet 2021 dans lequel je vous annonçais la fin de mon parcours d’auteur indépendant, vous avez pris bien soin de vous.

Si je me suis éloignée de l’autoédition, j’ai continué d’écrire. J’ai beaucoup de projets en cours qui ont avancé au rythme de mes envies, et c’était très bien de ne plus me mettre de pression dans l’écriture. En revanche durant ces deux années, j’ai continué religieusement la recherche d’un agent aux USA pour faire publier la version anglaise de Poussières de toi, mon roman sur le deuil périnatal. Quelle aventure… je pourrais écrire tout un livre dessus : du temps, de l’argent, de l’énergie, de l’espoir, des larmes, des montagnes russes émotionnelles, et surtout beaucoup, beaucoup de la résilience.

En même temps que je me formais à l’hypnothérapie (en 2021) je recevais le feedback d’une agent littéraire de New York qui avait lu mon roman et qui très gentiment me donnait son ressenti sincère, il y avait du potentiel mais il y avait aussi des choses qui coinçaient dans mon roman. Ses retours faisaient écho à d’autres retours d’agents littéraires, et après discussion avec mon coach (celui que j’ai embauché en avril 2020 pour m’aider à trouver un agent) j’ai décidé de réécrire tout le roman… oui, vous m’avez bien lu. TOUT. LE. ROMAN.

Oh man… comme disent les américains… J’ai terminé l’écriture (après une séance d’hypnothérapie avec une collègue, car j’avais perdu la motivation, je vous avoue) en janvier 2022, et j’ai repris l’envoi des queries (lettre de présentation du roman) aux agents littéraires des USA. Rappelons-nous que j’ai commencé à envoyer les queries en septembre 2020, ça me semble une éternité…

En mai 2023, j’ai atteint un niveau de lassitude et d’épuisement émotionnel (recevoir des refus constants a miné pas mal mon moral) et j’ai envoyé un mail à mon coach pour lui dire que je laissais tomber, que je ne trouverai jamais d’agent, que je n’en pouvais plus, que tout ces refus sur un sujet si important pour moi me minaient le moral, ma confiance en mon écriture, la confiance en mes rêves, j’avais l’impression que je n’arriverais à rien, que je n’étais bonne à rien… j’avais besoin d’une victoire, et clairement je ne voyais pas le bout de cette histoire. Je me suis dit que j’avais dû me tromper, ce n’était peut-être pas mon combat, pas mon chemin… Mon coach, m’a répondu en me disant qu’il comprenait, mais qu’il me conseillait de continuer car tant que je n’avais pas proposé mon livre à tous les agents qui pourraient être intéressés, il restait une chance. J’ai dit ok, sans être certaine de pouvoir le faire. D’en avoir la force.

Et puis, le soir même, j’ai eu mes sœurs par message, je leur ai tenu le même discours, en leur disant que j’avais envie de renoncer à ce rêve et de me libérer. Ma sœur aînée m’a dit de continuer d’envoyer les queries, de finir la liste des agents que j’avais. Ma sœur aînée est un guide quasi spirituel pour moi, car elle est sage, elle est posée, clairvoyante, et surtout inflexible. Elle va au bout des choses, alors que moi j’ai longtemps eu tendance à baisser les bras avant la fin…

Avec tous les conseils autour de moi, j’ai fait le point, le silence à l’intérieur de moi. Et je me suis posée la seule question qui compte vraiment : comment je vivrais le fait de laisser tomber ce projet, de baisser les bras sur ce sujet qui me prend aux tripes depuis plus de 10 ans?

Je l’ai entendue la voix en moi, avant d’accoucher de mon bébé mort… elle me disait d’écrire sur le sujet, et de faire entendre nos voix, celles des enfants qui n’en ont jamais eues, celles des parents qui n’en parlent pas… J’ai réalisé que je ne pourrais pas vivre avec moi-même si j’abandonnais. C’était comme si je condamnais ma fille à l’oubli, comme si je la laissais s’éteindre à tout jamais. Et je réalise en écrivant ces mots, que peut-être tout ce que j’ai fait, ce n’est en réalité que pour la faire exister, que pour qu’elle soit là à mes côtés, pour être sûre qu’elle ne soit pas oubliée.

J’ai compris que la pénibilité de reprendre l’envoi des queries, et recevoir encore des refus, ne serait rien en comparaison de la douleur de renoncer et de l’abandonner.

Début juin 2023 j’ai donc repris l’envoi des queries, j’en ai envoyé une centaine. Dès que j’ai commencé, j’ai su. J’ai su que ce round serait le dernier. J’ai su que j’allais trouver un agent. Je ne sais pas pourquoi, ni comment, mais je le savais. Comme une récompense de la foi retrouvée que j’avais en mon projet, et de n’avoir pas abandonné. Le vendredi de cette première semaine de juin, lorsque j’ai envoyé le dernier mail au dernier agent, j’ai dit à voix haute, en anglais : It’s done (c’est fait). Mais ce n’était pas pour dire que les envois étaient faits. Non, c’était pour dire, je sais que j’ai trouvé un agent.

3 jours après, James, un agent de Floride me demandait de lui envoyer mon manuscrit complet, me disant que la query était très prometteuse. Il l’a lu et il m’a proposé de le reformater pour l’adapter aux versions manuscrite américaines. C’était en Juillet. Cela a pris 6 mois de plus.

Ce lundi 8 janvier, j’ai reçu son mail avec mon manuscrit reformaté, version finale, mail dans lequel il me proposait de me représenter : “I would like to represent your novel. I do believe in it, think it has a lot to say, and I think it should be published.”

J’ai commencé à écrire Poussières de toi, en avril 2017.

Je l’ai publié en octobre 2018, en autoédition, dans sa version française. Je l’ai fait traduire en novembre 2020. J’ai embauché un coach en avril 2020. J’ai réécrit ce roman 3 fois par la suite, j’ai envoyé près de 700 queries, mon roman a été lu par une petite dizaine d’agents qui n’ont pas donné suite, j’ai reçu près de 600 refus par mail me disant que non, mon roman n’est pas assez commercial, non ça ne va pas aller, non, non, non, non, non…

Et aujourd’hui, après 4 ans de recherche, je viens de recevoir le contrat de représentation et je peux dire que je suis un auteur indépendant français, représentée aux Etats-Unis.

Prochaine étape, trouver la bonne maison d’édition là-bas, pour prendre soin de mon roman.

Merci infiniment à tous ceux qui ont cru en moi et qui m’ont soutenue dans cette aventure. J’ai une pensée émue pour mon Arthur qui me disait encore la semaine dernière dans la voiture, il faut y croire, il faut toujours y croire et ne jamais abandonner.

Il avait bien raison !

A très vite pour la suite des aventures !

With love,

Lily