Bonjour chers amis et abonnés !
Comment vous portez-vous ? J’espère que votre weekend s’est bien passé, et que les vacances se rapprochent pour ceux qui travaillent encore, ou bien que vous en profitez pour ceux qui y sont.
Ça y est, j’ai terminé le challenge du #campnanowrimo, mes deux nouvelles sont écrites, je les laisse poser cet été avant de les reprendre, les relire et les donner en correction. Mon esprit est donc tout entier partagé entre la campagne de crowdfunding que je prépare et mon roman 7 dont j’essaie de boucler la dernière phase de relecture et de réécriture.
A côté de cela, j’ai plongé dans ma valise. En effet, dimanche prochain je m’envole pour mon grand voyage californien, sur les traces d’Agnès ma princesse machiavélique. J’essaierai de vous poster des photos et de faire quelques articles, je ne vous promets rien, je serai peut-être juste en train d’apprécier ce moment de bonheur, loin de mes réseaux.
Mais aujourd’hui, je ne veux pas vous parler d’écriture, de livre, ou de voyage… non, je veux vous parler d’humanité. Oui, c’est un bien grand mot, et parfois il ne veut plus dire grand chose et pourtant, c’est bien de cela dont il s’agit.
Laissez-moi vous raconter une histoire.
Pour ceux qui me suivent depuis un moment, vous savez que je suis partie l’année dernière en Australie pour assister au mariage de mon cousin. C’était un voyage merveilleux, à plus d’un titre. D’abord parce qu’il s’agit de l’Australie, terre qui se pare d’images et de fantasmes. Qui ne rêve pas d’aller en Australie, je vous le demande?
Ensuite, parce que pour moi ce voyage inaugurait la nouvelle Lily. J’avais déjà voyagé seule en Asie au printemps, et je m’étais étonnée d’y arriver, partir seule ainsi, ma valise en bout de bras, c’était tellement pas moi. Et m’envoler pour le bout du bout du monde, à 48 heures d’avion de mes enfants, loin de mes repères, certes dans ma famille, mais en prenant je ne sais combien d’avions et de correspondances, cela je ne pensais vraiment pas un jour y arriver. Et pourtant, j’ai repoussé mes limites et mes peurs, et j’ai foulé le sol de la terre des koalas [Tucker (le koala des Blue Mountains) forever].
Pour garder une trace, j’ai ramené du sable de Manly beach, et de l’eau de l’océan Pacifique. J’ai ramené des souvenirs et j’ai surtout acheté des magnets en prenant la décision que ces petites choses autocollantes seraient la trace visible du matin au soir de ce que je peux accomplir, des peurs que j’ai terrassées. Je me voyais avec un frigo rempli de magnets, et pourtant ce n’était pas du tout mon style ! Mais c’était symbolique.
Or ces magnets, je les ai perdus dans mon déménagement récent (retrouvés depuis – ouf!) Sincèrement, j’ai été très contrarié de perdre le début de ma collection, représentant ma nouvelle vie et ma nouvelle motivation à réaliser mes rêves, et je m’en voulais à mort d’avoir été si étourdie (l’étourderie et moi, on est jumelles). J’ai donc tweeté mon désespoir, et là… j’ai été contacté en message privé par une auteur australienne que je ne connaissais pas, qui m’a dit de ne pas m’inquiéter, qu’elle m’enverrait de nouveaux magnets.
Je ne peux même pas vous décrire à quel point j’ai été touchée par cette proposition. J’aurais pu demander à ma famille de Sydney de m’en envoyer aussi, je n’y avais pas pensé. Mais elle, spontanément, elle m’a proposé de rechercher les mêmes magnets et de me les faire parvenir depuis l’Australie, jusqu’en France. Je l’ai remerciée une centaine de fois, et je lui ai demandé pourquoi elle était aussi gentille, et pourquoi elle faisait cela pour moi, une inconnue du bout du monde.
Elle m’a répondu en me racontant son histoire: un jour, elle avait partagé sa frustration de ne pas avoir les moyens de s’acheter de la soie pour confectionner un habit, et un inconnu de twitter lui en avait envoyée gratuitement, comme ça, par simple générosité. Elle m’a dit que c’était ce genre de petites choses qui permettaient de rappeler au monde que les gens sont aussi bons et gentils. Lorsque je lui ai demandé comment je pourrais la remercier, elle m’a répondu de faire la même chose qu’elle, le jour où l’occasion se présenterait.
Cette idée m’est restée en tête. Je suis le genre de personne à faire des petits cadeaux, à avoir des pensées pour mes amis, ma famille, je donne beaucoup, souvent, j’ai un filleul en Asie, avec ma sœur on amène régulièrement plein de produits/nourriture à la SPA, je donne des habits, des livres, des jouets… J’aimerais souvent faire plus, mais je me dis que c’est déjà pas mal.
Mais là, cette action est différente, c’est autre chose, il ne s’agit pas d’argent, il s’agit d’entendre le besoin, l’appel profond dans le cœur de l’autre et d’essayer de pallier au manque. Du moins, il me semble que c’est cela. En voulant me renvoyer ces magnets, elle voulait surtout que je récupère ce qu’ils symbolisaient, le début de ma nouvelle vie, ce nouveau chapitre qui a été si dur à atteindre, et que je n’oublie pas ce moment de mon histoire.
L’occasion de rendre sa générosité s’est présentée il y a quelques semaines.
J’ai rencontré sur les réseaux sociaux un homme adorable, auteur, poète, scénariste, vivant de l’autre côté de l’Atlantique. Nous avons échangé et nous nous sommes retrouvés sur notre amour pour l’océan et les couchers de soleil, un truc de poète peut-être, je ne sais pas, mais vous me direz, qui n’aime pas l’Océan 😉 ? Au cours de nos échanges, j’ai compris qu’il était gravement malade et affaibli. Bien que vivant à 30 minutes en voiture de l’océan, cela fait des années qu’il n’a pas pu aller voir la mer en vrai, celle qui apaise, qui gronde et nous ressource, parce qu’il est trop faible et en souffrance. Je vous avoue que pour moi qui ressens le besoin d’aller voir l’océan très régulièrement, cette idée d’être si près de ce que l’on aime, sans pouvoir en profiter, m’a fait très mal au cœur.
Cela a remis beaucoup de choses en perspective dans ma vie, et a replacé mes priorités. Apprécier encore plus les gens qui me sont proches et qui sont présents tous les jours, profiter de la vie et de chaque moment qui nous est donné, et remercier le ciel d’être en bonne santé. Et puis la petite voix de mon auteure australienne s’est immiscée dans mon esprit à ce moment-là. J’ai su que j’avais trouvé un moyen de rendre sa gentillesse et de propager sa bonté.
Puisque que J. ne peut pas aller voir l’océan, je me suis dit que j’allais lui en envoyer un bout, qu’il pourrait emmener avec lui à l’hôpital pendant ses soins.
Il a toujours voulu aller en Australie, et il se trouve que j’en ai ramené un morceau avec moi l’été dernier. Alors je vais lui envoyer dans un joli flacon du sable et un extrait de l’océan Pacifique.
C’est bien peu mais je me dis que c’est le geste qui compte et sur 7 milliards d’individus, il n’y a que moi qui ai pensé à cela, alors ça comptera un peu. Ce sont ces petites actions qui illuminent la vie et le cœur. Sincèrement, l’acte désintéressé de cette auteure australienne et sa gentillesse sont restés gravés en moi. C’était rien, on parle de magnets, mais c’était l’intention, et je pense que c’est ainsi qu’on peut rendre le monde meilleur. Par de toutes petites actions désintéressées, juste motivées par le meilleur de l’humanité qui vibre en nous et qui disparaît si souvent dans le brouhaha du monde.
Je vous dirai comment J. réagira à son petit cadeau 🙂
Voilà, c’était ma petite histoire de ce lundi; j’espère qu’elle plantera des graines d’idées dans votre esprit,
Je vous souhaite une magnifique semaine,
With love,
Always,
Lily <3