Bonjour les amis,
Aujourd’hui je vous parle de relecture, parce que je suis en plein dedans. Je vais donc partager avec vous mes retours d’expérience. Je ne détiens pas la vérité, et ce qui marche pour moi pourra ne pas marcher pour d’autres, mais j’ai eu de bons échos concernant l’article sur l’écriture du synopsis, donc je me suis dit qu’il était peut-être temps que je me mette moi aussi à partager les petites clefs concernant mon travail.
Concernant la relecture, je dois avant tout préciser que le travail de relecture dépend aussi de la qualité du premier jet que vous avez écrit. Votre premier jet est-il très trèèèèès brouillon ? Ou bien au contraire, est-ce qu’il tient plutôt la route ? Cela fera toute la différence concernant vos phases de relecture et de réécriture, et le temps passé dessus. –
EXPLICATIONS :
Je m’explique avec des exemples concrets qui m’ont fait suer sang et eau (oui, oui, vous avez bien lu).
Concernant mes deux derniers romans Moments de Grace et Reviens Vite, je les ai écrits durant deux Nanowrimo. Pour ceux qui ne connaissent pas, ils s’agit d’un challenge d’écriture : il faut écrire 50k mots en 30 jours. J’ai réussi mes deux challenges haut la main, mais à quel prix ! Comme j’ai écrit sous pression, je n’avais pas vraiment de recul sur ce que j’écrivais, je n’avais pas forcément planifié non plus l’histoire dans le moindre détail, donc je me suis retrouvée avec des grosses phases de réécriture et relecture.
Pour Moments de Grace, qui présente l’histoire de Grace dans le passé, et l’histoire d’Annabelle sa fille, dans le présent, j’ai écrit l’histoire de Grace sur un fichier à part, que j’ai dû par la suite intégrer à l’histoire de sa fille Annabelle, je vous laisse imaginer le temps passer à relire et à découper en chapitres le texte.
Pour Reviens vite, qui est un roman choral, j’avais trois personnages, et des flashbacks à intégrer. Il faudrait que je retrouve la photo quand j’ai posé tous mes chapitres par terre pour être sûre d’imbriquer parfaitement l’histoire. C’était un casse-tête, parce que pendant le Nanowrimo, j’ai écrit tous les flashbacks à la suite, sur un autre fichier. J’ai dû faire ce travail de découpe et d’intégration par la suite, ce qui est très compliqué parce qu’il ne faut pas perdre le lecteur, et il ne faut pas qu’il y ait des incohérences.
Je ne referai plus de Nanowrimo, rien que pour ça. C’est difficile de faire les bons choix d’écriture quand on doit écrire vite, et du coup on se dit que l’on fera ces choix-là à la fin, et à la fin, franchement c’est vraiment un boulot de dingue de tout reprendre. Bien sûr les Nanowrimo m’on aussi énormément appris, mais de cela je vous en parlerai une prochaine fois.
En ce qui concerne le roman que je vais publier en août, je l’ai écrit sans pression, en prenant le temps de réfléchir à ce que je souhaitais écrire au fur et à mesure. Je n’ai donc pas un gros travail de restructuration de l’histoire, il s’agit juste de relecture, et de réécriture, pure et dure.
En conclusion, pour les phases de relecture, tout va dépendre de la qualité de votre premier jet.
Voilà pour la grosse introduction !
Je vais partir du principe que vous avez un premier jet classique (c’est à dire pas un big mess comme mes deux précédents romans) et vous donner les conseils que j’applique moi-même et que j’ai trouvé au fur et à mesure de mes recherches depuis 4 ans que je suis auteur indépendant.
Normalement, avant la relecture, il faut laisser reposer votre premier jet. Vous l’avez écrit, vous avez eu le nez dedans pendant des mois, il est temps de le laisser poser un peu et de l’oublier. C’est ce que j’ai fait pour mes précédents romans. Je laisse poser parfois 2 semaines, parfois plusieurs mois, cela dépend de comment je sens le manuscrit. Par exemple pour Poussières de toi, j’avais tant de pression et de doutes sur ce roman, que je l’ai laissé poser presque 8 mois avant de le relire et de le réécrire. J’avais besoin de l’oublier et de le revoir avec un œil neuf, j’avais besoin de laisser poser les émotions et aussi de laisser remonter des réflexions. J’avais besoin de temps pour comprendre et analyser mes doutes.
Laisser poser un roman permet de l’oublier et de le redécouvrir avec un oeil frais et neuf, et beaucoup plus détaché. Cela permet d’avoir une relecture plus performante et plus aiguisée aussi.
Bon je vous dis ça, mais mon dernier roman, je ne l’ai laissé poser que quelques jours. Mais c’est parce que je le sens plus abouti que mes autres premiers jets, je n’ai pas de doutes sur l’histoire et sa construction, je n’ai pas d’attachement émotionnel fort sur ce roman (comme pour Poussières de toi) je ne ressens pas d’épuisement après l’écriture (comme pour Reviens vite ou Moments de Grace), je suis assez sereine sur ce petit roman. Alors je l’ai laissé poser quelques jours, et j’ai commencé la relecture.
1/ RELECTURE POUR UNE VISION GLOBALE DE VOTRE ROMAN
J’ai lu pas mal de conseils concernant une première relecture sans modifier quoi que ce soit, pour avoir une vision globale du roman. Je pense que si l’on a laissé poser son roman pendant 6 mois, effectivement, cette première relecture s’impose, pour se replonger dans l’histoire et prendre des notes de ce qui doit être amélioré ou approfondi.
Pour mon roman actuel, je n’ai pas fait cette première relecture, j’avais le roman bien en tête. Je suis donc directement passée à la phase suivante.
2/ RELECTURE ET REECRITURE
Dans cette phase, ce que je fais, c’est que je reprends les notes que j’ai prises au fur et à mesure de l’écriture, et je corrige. Je vérifie aussi si mes flashbacks sont bien placés, et je réécris beaucoup. C’est dans cette phase de relecture, que je développe mes descriptions, les sentiments ou les pensées de mes personnages. C’est donc une phase de relecture réécriture que j’apprécie énormément parce que j’ai l’impression de faire un travail d’orfèvre, d’embellissement. La métaphore que j’utilise toujours, c’est celle du tissu brut, sur lequel je couds de la dentelle. Cette phase relecture /réécriture est donc assez longue.
3/ RELECTURE APPROFONDIE
Mon premier jet ne ressemble plus à un squelette de roman, mais normalement, à ce moment-là, il est rempli de chair de mots et de phrases. Je fais donc la relecture, pour traquer les répétitions, les fautes d’orthographe, reprendre la grammaire, la syntaxe, bref, ce qui ne sonne pas bien. Evidemment, je rajoute toujours des petites phrases par-ci par-là, si vous êtes auteur vous savez que nous sommes comme les artistes avec leur toile, impossible de ne pas revenir sur ce que l’on créé. Et puis, c’est aussi là que je vérifie qu’il n’y a pas de longueurs dans le texte, ou des répétitions dans les dialogues, et je coupe de manière drastique. Je veux garder mon lecteur alerte, je ne veux pas qu’il s’ennuie et referme le livre, je fais donc très attention à ce que je ressens quand je relis. Si je sens qu’un passage m’ennuie, s’il ralentit ou alourdit le rythme, je le coupe, parce que je sais que le lecteur s’ennuiera aussi.
NOTE : Entre la phase 3 de relecture et la phase 4, si j’ai des questionnements sur mon roman, je l’envoie à mes bêta-lectrices et en fonction de leur retour je remanie le texte ou pas… Pour Reviens vite, une de mes bêta-lectrices m’avait dit qu’il lui manquait une scène pour clôturer l’histoire, c’était très pertinent comme retour, j’ai donc rajouté un chapitre qui effectivement, apporte beaucoup plus d’émotion dans les dernières pages de mon roman. Au passage, j’envoie un grand MERCI aux bêta lectrices 😉
4/ RELECTURE SUR PAPIER
J’imprime sur papier en double interligne mon roman et je le relis avec un œil neuf, parce que sur l’ordinateur, après l’écriture et la relecture, on ne voit plus rien, on ne fait que loucher. Je relis donc sur le papier et je relis à voix haute pour être certaine du rythme de mes phrases, je traque les erreurs de temps et les répétitions aussi. Evidemment, je rajoute encore et toujours des petites phrases par-ci par-là. Qu’est-ce que vous voulez, on ne se refait pas.
Ensuite je ne fais plus rien. Après ces 3/4 relectures, j’envoie le fichier à ma correctrice qui va reprendre les fautes, les répétitions, la grammaire, la cohérence, etc…
5/ ENVOI A LA CORRECTRICE – RELECTURE ET CORRECTION
Je reçois les corrections de ma correctrice et je pleure un bon coup en voyant tous les commentaires dans la marge. Et donc je relis le texte en prenant en compte les conseils et les corrections et je corrige.
6/ DERNIERE RELECTURE SUR PAPIER
Quand les corrections sont intégrées dans mon texte, à ce moment-là, s’il y a eut beaucoup de choses à reprendre, généralement je refais une relecture sur l’ordinateur avant de réimprimer le livre sur papier pour une dernière relecture, sinon je l’imprime directement sur papier.
7/ RELECTURE DE L’EPREUVE D’AUTEUR
Après cette dernière relecture, normalement, je suis bien, (et je n’en peux plus de mon roman) et je prépare le fichier pour l’enregistrer sur Amazon. Je demande l’exemplaire destiné à l’auteur. Je reçois donc l’épreuve de mon roman sous format livre et là, je le relis, en faisant également attention à la mise en page, voir si tout est bien calé.
BONUS : Parce que vous n’êtes pas encore tout à fait écœuré de votre livre, vous pouvez aussi faire une relecture à l’envers, en commençant par la fin. C’est ce que j’avais fait pour Moments de Grace, cela permet de se détacher de l’histoire et reprendre phrase par phrase.
Voilà mes phases de relectures. Pour un premier jet qui tient la route, sur lequel je n’ai pas de gros travail de restructuration de l’histoire, il me faut environ 6 ou 7 phases, pour Moments de Grace et Reviens vite, j’en été à 10, d’où mon état émotionnel proche de la crise de nerfs au moment de leur sortie 😉
Si je dois faire une synthèse après tout ce bla bla, voici quelques conseils que je donne pour une relecture efficace :
1/ Laisser poser votre manuscrit (au moins un peu) ne vous mettez pas à relire le lendemain de la fin de l’écriture du premier jet.
2/ Ne pas hésitez à couper ce qui ralentit le rythme de votre histoire. Il faut parfois sacrifier des mots pour le bien de votre roman.
3/ Imprimer votre roman et lisez le sur papier, vous verrez des choses que vous ne voyez pas/plus sur l’ordinateur
4/ Relisez votre roman à voix haute !!
5/ Relire à l’envers, parfois ça aide.
6/ Faites relire votre roman par des bêtas lectrices (si possible des personnes objectives qui vous diront vraiment ce qui ne va pas dans le roman, ce qui sonne juste ou pas. Oui, ça fait mal mais c’est nécessaire. Mieux vaut reprendre le texte avant qu’il soit publié)
Et si vous êtes arrivez jusqu’ici, un grand merci pour votre lecture !!
Je vous souhaite plein de beaux mots, et j’espère que ce partage vous a intéressé et a pu vous donner quelques idées.
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Magnifique journée les amis, et n’oubliez pas de prendre bien soin de vous,
With love
Lily <3