Vie d’auteure : Délirium

délirium

Note aux lecteurs : cet article a été écrit sur 15 jours, durant les fêtes de fin d’année, d’où les différentes réflexions et changements de sujet. 

I – Le chapeau.

Cette nuit j’ai fait un rêve. Je rêvais que je disparaissais.

Je n’étais pas morte. Je n’existais plus.

Ce rêve fait écho à cette phrase lue sur une sorte de lettre d’adieu : Je veux commencer à exister.

Cette phrase reçue comme un uppercut, comme un poignard dans le cœur qui me laisserait anéantie si je n’avais pas suffisamment de recul et de force accumulés pour ne pas m’effondrer.

Dans ce rêve je porte un beau chapeau noir. Haut de forme. Il me va très bien. J’ai toujours eu une tête à chapeau… Est-ce pour faire référence au Chapelier Toqué d’Alice au Pays des Merveilles ? Je n’en sais rien.

Dans ce rêve, ou ce voyage, je me transforme. Je suis vêtue d’un costume noir, et d’une cravate. Et ce chapeau complète ma tenue.

J’aurais pu me vêtir d’une magnifique robe inspirée des années folles, mais apparemment le rêve préfère m’offrir le déguisement ultime. Si je me pare des vêtements d’un homme, je n’ai jamais été plus loin de moi-même, moi qui suis d’ordinaire si féminine…

Ce voyage est incohérent.

Ou bien, est-il cohérent ?

Je n’arrive peut-être pas encore à débusquer dans les incohérences, les indices de cohérence ?

Dans cet espace onirique tourne une question un peu comme un cyclone. Elle est furieuse cette question, dévastatrice aussi… Et comme les pires tempêtes, elle porte le prénom d’une femme : Est-ce possible de perdre toute raison et de devenir marteau ?

Je sais qu’il y a toujours un précipice qui nous attire et que nous longeons tout au long de notre vie. Mais là, quand même…

Je veux bien finir marteau et en costume si l’on m’avait dit que 2017 se terminerait ainsi.

Allons, est-ce possible que tu aies été si vivante, pour ne pas exister ?

II – De Deauville aux horizons lointains

Bref, cette année finit en beauté.

Enfin… en beauté. En délire, en délice, en défoulement.

Et dans mon délire de pensées, je me dis que l’année touche enfin à sa fin et que c’est pour le mieux.

Si je fais le bilan, il est fantastique. Fantastique parce que sur le moment j’ai l’impression de n’avoir rien fait de cette année, puis en reprenant mois après mois, la liste s’allonge et je comprends pourquoi j’ai eu des moments de fatigue.

Je ferai un récapitulatif en fin d’article.

Durant cette année il y a eu des pics émotionnels très forts et des rechutes terribles au fond des gouffres. J’aimerais tellement être linéaire dans mes émotions, mais cela m’est impossible. Comme tous les hypersensibles je marche la poitrine ouverte aux émotions et ce que je vis s’imprègne au fond de moi, violemment.

Il a fallu d’abord que je me remette de Deauville et de la révélation qui m’a transcendée, celle de remettre en question ma vie établie qui ne me convenait pas.

Ensuite tout s’est enchainé, les dédicaces, l’écriture, la promotion, les rires, les pleurs aussi…

J’ai senti le vent glacé brûler le bout de mon nez pour sortir des sables mouvants de mon hiver.

J’ai contemplé la beauté des champs de marguerites au printemps faisant le deuil de mon premier bébé, en noircissant les pages blanches de mon ordinateur.

J’ai ri à en pleurer sur les plages dorées d’Arcachon cet été.

J’ai senti l’odeur des cartons et de la poussière avec le roussissement des feuilles en automne…

Et puis, sur ce début d’hiver la douce chaleur d’un pays lointain réchauffe ma peau et mon cœur.

III – De marbre et de lézardes

Heureusement que ce soleil en mon cœur rayonne au fond de moi. Heureusement, que 2017 m’a rendu plus forte, plus ancrée, plus vraie… Sinon, jamais je n’aurais pu rester de marbre, sans lézardes sur mes murs devant ce séisme.

Séisme, ou ras-de marée, qu’en sais-je… juste que tout est dévasté, et que je reste là, mes pieds bien plantés.

Que dire de ce séisme qui a détruit mes souvenirs, les a réduits au point que je n’en porte plus la trace.

Qui suis-je si l’on me vole mes souvenirs ? Si on les teinte de mensonge ? Si toutes ces images qui m’ont construite se diluent dans un présent amer et incompréhensible ?

Il y a souvent des choses qui me paraissent improbables dans la vie.

Ce que vit ma famille en ce moment, en est une.

Improbable. Inattendue.

Cette année finit en beauté oui. Une sorte de feu d’artifice.

Et des artifices il nous en a fallu pour grandir et être aimées.

IV – Chut.

Une substance noire et amère, poisseuse et qui colle est sortie de mon cerveau. Une sorte de long ruban de pensées, de réflexions, de mise au point sur la manière dont j’ai grandi, sur l’image que j’ai voulu donner de moi à ma famille.

Ai-je été aimé pour celle que j’étais, celle que j’étais au fond de moi-même ? Ou bien n’ai-je été aimé qu’à la condition que je sois celle que l’on attendait de moi ?

Après mille réflexions, nombreuses conversations, j’ai réalisé que je n’ai jamais pu poser ma voix dans ma famille.

Il fallait se taire ou bien ne pas faire de vague.

Il fallait surtout ne pas exprimer ses pensées si elles différaient de la pensée émise par les adultes.

Ne jamais se fâcher non plus.

Et des mouchoirs nous en avons posé quelques-uns sur ce qui dérangeait.

Il fallait faire attention à ne pas vexer ou heurter les personnes en face de nous, cette terrible menace au-dessus de nos têtes de petites filles d’être sinon rejetées et ne plus être aimées.

Comment se construire ainsi pleinement, pleinement, tel un tout : cerveau, émotion, corps, vérité, si l’on ne peut pas s’exprimer ?

V – Le goût amer de la mer

Ce qui est étrange lorsqu’une personne quitte votre vie, c’est sa forme vide qui erre dans l’espace et qui se remplit de pensées. Ce départ dans ma vie est amer, il a le goût salé de la mer, il me laisse assoiffée, la gorge brûlante. J’ai envie de hurler, d’exploser mais ma langue reste collée au palais. Dans mon océan de pensées, je commence à douter. A douter de la vie que j’ai menée, à douter de la manière dont on m’a élevée, de l’authenticité de ce qu’on m’a donné : de l’amour à l’intérêt que l’on m’a portée.

Tu es partie pour exister, dis-tu…

Pourquoi partir pour pouvoir exister ?

Qui nous empêche d’exister, à part nous-mêmes ?

On n’existe pas dans un endroit plus que dans un autre.

On existe d’abord au fond de son propre cœur.

Et puis, on existe aussi dans le cœur de ceux qui nous entourent. On existe pour notre famille, nos amis, ceux qui nous accompagnent dans notre chemin de vie…

Et que dire de la cruauté de ces paroles ? Passer 34 ans de sa vie à prendre soin de quelqu’un, l’aider à grandir, à mûrir, lui montrer le chemin, n’est-ce pas au contraire plus exister que jamais ? Pour moi, c’est même devenir immortel.

Exister, c’est exister au yeux des autres, aux yeux de ceux que l’on aime/aide/fréquente quotidiennement.

A quoi cela sert d’exister seule, dans son coin, pour ne faire rien, pour ne servir ni à rien ni à personne ?

Est-ce là le véritable but de l’existence ?

Personne ne veut être seul (attention, je ne parle pas de célibat, je parle de solitude) pour exister.

Lorsqu’on est seul, on disparaît.

Mais pour réaliser cela, il faut avoir suffisamment de recul sur soi-même, relever la tête de son nombril et de sa négativité pour se rendre compte à quel point on peut être aimé.

Il faut avoir également suffisamment d’amour pour soi-même pour se dire que l’on aime les gens inconditionnellement, sans rien attendre en retour.

C’est cela exister.

Ce n’est pas donner pour avoir. C’est donner, pour donner.

VI – Et donc… bonne année !

Sur ce, mes chers amis, amis lecteurs, amis auteurs de toute la galaxie, je vous souhaite d’exister pleinement et de vivre de merveilleuses choses pour l’année 2018.

Merci de me suivre sur ce blog, sur mes réseaux sociaux, merci de m’aimer et de me soutenir, merci de faire vivre ma Princesse machiavélique, merci de me permettre d’exister en tant qu’auteure, en tant qu’amie, en tant que femme.

Ci-dessous, vous trouverez un petit bilan de 2017…

Bilan :

(Janvier : Hibernation)

Février : Marché auto édition

Mars : Salon du livre de Paris

Mai : Noaillan

Juin : Salon Aquiprint

Juillet : Fnac Bordeaux Lac

Node Bordeaux

Aout : Fnac Bayonne

Beach Book Tour

(Septembre : Rentrée)

Octobre : Marché auto édition Paris

Novembre : Marché auto-édition Bordeaux

Décembre : Fnac Bordeaux Lac

Ecriture :

Réécriture et sortie – Tome 2 des Chroniques d’une princesse machiavélique – Destins liés

Réécriture et sortie – Préquel – Quelques mots d’amour

Réécriture et sortie –  Tome 3 des Chroniques d’une princesse machiavélique – Karma

Réécriture et sortie – Bonus Noël des Chroniques d’une princesse machiavélique

Ecriture livre sur le deuil  périnatal – (sortie prévue premier trimestre 2018)

Laisser un commentaire